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octobre
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Portrait de Benjamin Karras, diplômé en génie climatique et énergétique en 2014 de l’INSA Strasbourg.

Fils de militant, Benjamin Karras a une sensibilité environnementale qui guide son orientation. Ses compétences servent ainsi à installer des équipements solaires à la Réunion, développer les foyers améliorés au Burkina Faso, certifier les constructions passives, optimiser énergétiquement la transformation du beurre de karité au Burkina et y construire une usine « vertueuse ».

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Benjamin en compagnie de M. Sanou, gardien de l’usine. Crédit photo : Benjamin Karras

 

Benjamin a choisi l’INSA Strasbourg pour le génie climatique et énergétique (GCE). « J’ai toujours eu ce goût. J’avais envie d’en faire mon métier. Mon père, électricien dans les énergies renouvelables, est impliqué dans de nombreuses associations écologiques ». Les chiens ne font pas des chats, dit-on ! Dès ses premiers stages, il oriente ses choix vers des sujets en faveur de l’environnement, souvent avec une finalité sociale. En 2012, son stage de deux mois à la Réunion consiste à dimensionner des installations solaires thermiques pour des logements sociaux.

L’année suivante, en 4e année, il part étudier 6 mois à la Hochschule d’Offenbourg avec le programme Erasmus. Proche géographiquement de Strasbourg, il n’en découvre pas moins un système universitaire différent qui lui plaît beaucoup. « Le fait de choisir ses cours implique davantage l’étudiant. J’ai senti plus de proximité et d’échanges avec les enseignants. C’était comme L’auberge espagnole, j’ai rencontré toutes sortes de nationalités. Ça m’a ouvert. Je me suis bien battu, mais je n’ai pas réussi à tout valider ». Il est contraint de redoubler mais, loin de le léser, cette année va lui faire vivre une riche expérience au Burkina Faso.

Une année de césure et d’envol

Il choisit de mettre à profit son semestre libre pour chercher un stage de plusieurs mois, si possible, loin. Avec un ami redoublant, il met sur pied un projet avec le laboratoire Biomasse énergie et biocarburants du 2IE [1] à Ouagadougou, école d’ingénieurs partenaire de l’INSA Strasbourg. Il est chargé de concevoir une plateforme de test pour évaluer le rendement de foyers domestiques améliorés et son ami d’effectuer les tests à sa suite. Benjamin est très satisfait : les rendements mesurés indiquent une diminution de la consommation de bois d’environ 50%. « Grâce à ces procédures scientifiques rigoureuses, l’association a obtenu des crédits carbone pour des foyers améliorés, une première au Burkina Faso » précise-t-il.

[1] L’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement

De retour en France pour le second semestre, il profite de son temps (il n’a que deux matières à valider) pour faire un autre stage chez Solares Bauen, bureau d’études fondé par des diplômés en GCE, spécialisé dans les constructions à faible impact environnemental. Il réalise des modélisations sur ordinateur. Il a beaucoup appris, mais il préfère le terrain. Aujourd’hui, il est très heureux de son redoublement. « Cette année de césure m’a fait du bien, elle m’a permis d’y voir plus clair, de me projeter, de mieux me connaître, de faire des stages longue durée ».

 

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La nouvelle usine de production du beurre de karité, dont Benjamin a été chef de projet. Elle marie les solutions écologiques pour le confort des salariés et la sobriété énergétique. Crédit photo : Benjamin Karras

Architecture bioclimatique

L’année suivante, il revient au Burkina Faso pour son projet de fin d’études chez Olvéa, une entreprise familiale en pleine croissance qui produit du beurre de karité, dont une partie est biologique et équitable. Il met au point un procédé de prétraitement des amandes pour améliorer la qualité de la production et un système de chauffage avec les résidus. Il participe à la réflexion pour la construction d’une nouvelle usine « vertueuse pour les salariés, l’environnement et la qualité ». A l’issue de son stage, il poursuit sa mission en volontaire international en entreprise (VIE), de 2014 à 2016 comme chef de projet de cette nouvelle usine. Après avoir identifié les solutions (construction en brique et matériaux locaux, protection et ventilation naturelle contre la chaleur, jardin botanique…), il travaille avec un architecte pour intégrer les principes bioclimatiques et suit le chantier. En 16 mois, l’usine est sur pied !

De retour en France depuis juillet 2016, il est animé par un autre projet : partir avec sa compagne en voiture pour un long voyage d’un an vers l’Est et la route de la soie.

Stéphanie Robert

Lire le récit de Benjamin Karras sur son expérience de VIE au Burkina Faso

 

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