Diplômé en génie climatique et énergétique à l’INSA Strasbourg en 2015, Thomas Tirtiaux, 25 ans, a fondé la start-up Solen, une application mobile qui mesure l’ensoleillement d’un lieu, avec deux comparses ingénieurs. Il est maintenant responsable du produit qu’il a inventé.
Que font deux ingénieurs INSA lorsqu’ils se rencontrent sur les bancs d’HEC (Haute école de commerce) ? Ils créent une stat-up et ils la baptisent Solen, ce qui en suédois signifie soleil. « Notre idée de base, c’était juste de prendre une bière au soleil » raconte Thomas. De ce besoin, il met au point un algorithme qui détermine le potentiel d’ensoleillement d’un lieu à partir d’une photo, en intégrant différents paramètres et en s’inspirant d’une technologie utilisée dans le photovoltaïque. Thomas Tirtiaux, Clément Henry, diplômé de l’INSA Lyon, et Enzo Laurent, diplômé des Mines de Saint-Etienne, présentent Solen comme projet de création d’entreprise dans le cadre de leur master management de grands projets, l’idée séduit le jury.
Le soleil pour les hommes et les plantes
Rapidement, en juillet 2016, ils décident de créer leur entreprise, mais il faut trouver un modèle économique rentable, car si l’application recense 200 terrasses ensoleillées à Paris, elle ne génère pas de chiffre d’affaires ! Ils pensent alors à l’immobilier : la luminosité est un des premiers critères dans l’achat d’un appartement. Ils proposent maintenant ce service de mesure aux particuliers et agents immobiliers. Ils ont mis au point un certificat de luminosité, et ont signé avec Bouygues immobilier et Foncia. L’activité leur permet à présent de payer leurs trois salaires et la rémunération de leurs six autres collaborateurs, apprentis et stagiaires. Ils ne manquent pas d’idées et pensent à d’autres applications, pour le jardinage, l’agriculture urbaine, la rénovation énergétique…
« C’est génial d’entreprendre »
Créateur dans l’âme, Thomas est stimulé par cette dynamique autour du projet : concours, levée de fonds, recrutement, prospection à l’étranger, nouveaux développements, projection à cinq ans, échanges avec des PDG, etc. « Je rencontre des gens passionnants, avec lesquels je n’aurais jamais pu échanger si je n’avais pas monté ma boîte. Ça donne des idées, il y a tellement de choses à faire, c’est génial d’entreprendre ».
Un peu de chance, beaucoup de travail et une très bonne entente et complémentarité. La cohésion et l’énergie de leur trio est leur force, d’après le jeune ingénieur. Thomas, le créatif crée les algorithmes et invente de nouvelles solutions, Clément, l’organisé gère les aspects commerciaux et financiers, tandis qu’Enzo, l’« excellent développeur » manage aussi l’équipe technique.
« J’ai toujours beaucoup aimé créer »
Et pourtant, Thomas avoue qu’il ne savait pas ce qu’il voulait faire après son diplôme INSA. Le bureau d’études ne le tentait pas, mais l’entreprenariat le titillait déjà. A l’INSA Strasbourg, il avait suivi la semaine de formation à la création d’entreprises, avec Nathalie Gartiser, et avait élaboré un premier projet, Easy Sunday, lequel n’a pas abouti même s’il figurait parmi les lauréats alsaciens du Prix Pepite – Tremplin entrepreneuriat étudiant en 2014.
Passionné par l’énergétique, il est parti en 2013 en échange à l’université de KAIST en Corée du Sud pour étudier les centrales nucléaires, avant de réaliser son projet de fin d’études chez ENGIE sur la micro-cogénération.
L’INSA Strasbourg lui a donné de la rigueur et le bagage scientifique et technique dans le domaine énergétique, dont il se sert au quotidien. Aujourd’hui, il se tourne de nouveau vers l’INSA Strasbourg pour recruter des stagiaires, ingénieurs architectes et ingénieurs, qu’il qualifie de « géniaux ». Son conseil pour les étudiants : oser entreprendre !
Stéphanie Robert
A lire également : entretien croisé entre les deux ingénieurs INSA Thomas Tirtiaux et Clément Henry.
Crédit photos : Solen
1 commentaire
C vraiment geniale, je suis ingenieur en genie climatique mon rêve c faire un master en France est ce possible de faire des inscriptions d’etudes cordialement