Diplômé ingénieur en génie climatique et énergétique en 2019, Thibaut Jaillet tient à mettre ses compétences au service de la cause environnementale. Pour la ville de Niort, il conseille ses collaborateurs pour que les projets de la mairie s'inscrivent dans la transition énergétique.
article de Stéphanie Robert
Photo de Carole Soudeix : Thibaut Jaillet devant la mairie de Niort
Thibaut Jaillet se définit comme un « jeune ingénieur engagé », « épanoui » dans son métier car au service des citoyens, en accord avec ses valeurs écologistes. Par peur d’être bridé dans le privé, il a préféré le public en postulant comme chargé de mission transition énergétique, dans l’unité du même nom, créée au sein de la mairie de Niort. « La commune est très engagée, elle a adopté les objectifs de développement durable et reçu le label Cit’ergie, ce qui donne un cadre et des objectifs pour progresser ». Thibaut a ainsi la chance d’être politiquement soutenu.
Accompagner les pratiques et les choix vertueux
Le rôle de Thibaut est de conseiller et d’accompagner ses collaborateurs, élus et techniciens, du bâtiment, de la voirie, de l’aménagement ou des transports, dans les choix, les pratiques et les projets bas carbone. Il a rédigé un cahier des prescriptions techniques à leur attention, sorte de guide référentiel pour poser les bonnes questions et faire les meilleurs choix. Matériaux biosourcés, usage du bois, isolation, énergie bas carbone, mobilité douces, végétalisation urbaine, qualité de l’air… le panel est large. « Mon but est de donner un avis technique, d’éclairer les élus. Á eux de trancher » dit-il. L’ingénieur doit avoir un œil autant sur les évolutions techniques que réglementaires.
Au cœur des enjeux énergétiques
Il a aussi participé à la rénovation vertueuse d’une école, avec mur végétalisé, recours à des matériaux sains pour une bonne qualité de l’air intérieur, isolation ; ainsi qu’au renouvellement de la chaufferie avec pompe à chaleur et granulés bois au lieu du gaz et du fioul. « La seule chose qui me manque dans mon métier est de ne pas aller au bout des chantiers techniques, avec le dimensionnement, la gestion de projets, le terrain… J’aimerais plus tard un poste qui m’offre cet aspect » dit-il.
« La formation en génie climatique de l’INSA Strasbourg est au cœur des enjeux énergétiques, ma prise de conscience personnelle a renforcé ma motivation. J’ai réalisé qu’avec cette formation je pouvais agir via mon métier »
explique-t-il. Elle a lui a apporté un solide socle technique et une faculté d’autoapprentissage. « En quelques heures de recherches ou d’échanges avec des experts, je m’autoforme rapidement pour avoir un avis pertinent, ça me permet de monter en compétences ». Il y a aussi appris à travailler efficacement, à prioriser les tâches pour aller à l’essentiel. Il aime observer la manière dont une commune est administrée, comment sont prises les décisions. C’est aussi une échelle qui offre un levier d’action, où l’impact est mesurable. « Mon poste m’offre une qualité de vie appréciable, je peux continuer d’avoir une vie à côté. Et contrairement aux idées reçues, en tant que contractuel, la rémunération est comparable au secteur privé » ajoute-t-il.
Conférencier
Sa vie à côté du travail est, entre autres, de donner des conférences sur les enjeux énergétiques et climatiques. C’est un exercice qui lui plaît beaucoup et pour lequel il s’est formé avec l’association Avenir climatique. Il en a données en collèges, lycées et à l’INSA Strasbourg. « J’ai aussi milité avec Alternatiba, ANV Coop 21, mais la pédagogie me correspond aujourd’hui plus que la désobéissance civile ». Il aimerait plus tard enseigner ces thématiques à l’université, en lycée ou association.
Son conseil pour les étudiants : « Ne pas avoir peur d’essayer, de se tromper, de se réorienter. Personnellement, j’ai redoublé ma troisième année, mais ça a été comme une bouffée d’air, j’ai pu m’ouvrir et me cultiver. Comme on dit : je ne perds jamais, sois je réussis, soit j’apprends » sourit-il.
1 commentaire
Un témoignage très intéressant d’un camarade de promo qui a tout compris!
Cela dit c’est quand même dommage de commencer un partenariat avec le Shift Project et de titrer un article tombant pile dans la thématique en utilisant le terme « énergie verte » (alors que nulle part dans l’interview ce n’est mentionné)
Mais autrement rien à redire sur la forme 🙂